Manuela ALBERTONE - Université de Turin
Galiani e il «Croquis d'un dialogue sur les femmes »
Au cours des dernières quinze années les oeuvres économiques de Ferdinando Galiani ont été reconsidérées par les spécialistes du XVIIIe siècle. Le Croquis d’un Dialogue sur les Femmes continue néanmoins à susciter peu d’intérêt et à être jugé un divertissement littéraire. Ma contribution vise à réexaminer ce petit écrit dans l’ensemble de la réflexion de Galiani et à le renouer soit à Della Moneta soit aux Dialogues sur le commerce des bleds. Mon analyse sera axée sur le lien entre nature et éducation, qui nous mène au coeur de la pensée des Lumières et à l’originalité d’un auteur qui en représenta toute la complexité. Annexé à la lettre envoyée à Mme d’Epinay le 11 avril 1772, le Dialogue combattait les arguments en faveur de l’égalité entre homme et femme développés par sa correspondante parisienne contre l’Essai sur les femmes d’Antoine-Léonard Thomas. Au-delà de toute considération morale ou sociale, Galiani aborde la question de la femme par une perspective physio-psychologique. Le noyau du Dialogue est la réfutation de l’opposition entre nature et éducation. Nous avons essayé de modifier la lecture du Dialogue sur les femmes comme expression de l’esprit conservateur de l’abbé, en marquant d’un côté la richesse des questions mobilisées autour du sujet de la femme, et en renouant de l’autre la réflexion de Galiani aux fondements de sa pensée, élaborés dans les écrits de sa jeunesse, du Discorso sull’amore à Della Moneta.
Jesús ASTIGARRAGA - Université de Zaragoza
La diplomatie au service de la circulation des idées. Les correspondants espagnols de Galiani
Les Dialogues sur le commerce des blés (1770) de Ferdinando Galiani a connu un énorme succès dans les Lumières espagnoles. Il a fait l'objet d'une traduction complète et de haute qualité, réalisée sous la tutelle de Pedro Rodríguez de Campomanes, le politicien le plus influent du règne de Carlos III, et publiée en 1775. A partir de cette date, Galiani est devenu une référence incontournable dans le débat espagnole sur le commerce des grains qui a précédé la publication du Informe de Ley Agraria de Jovellanos en 1795. Une responsabilité centrale de la réception dans l'Espagne du Dialogues et de la réussite ultérieure de ce livre était due aux correspondants espagnols de Galiani. Ce travail traite, pour la première fois, d'identifier qui étaient ces correspondants, sa relation avec Galiani et son rôle dans la circulation en Espagne du Dialogues.
Giuseppe BARBINI
Galiani et la querelle du luxe au XVIIIe siècle
La querelle du luxe met en lumière, sur le plan économique, la transition entre XVII et XVIII siècle de une conception stationnaire de l'économie à une conception dynamique, sur le plan culturel plus général, de la conception cyclique des évènements humains a' la progressive. L'attitude de Galiani dans la querelle du luxe, des juvénile traitè "Della moneta" aux plus murs "Dialogues sur le commerce des bleds", présente une oscillation entre ces différentes perspectives qui témoigne le travail idéal du siècle.
Carlo BENETTI - Université de Paris Ouest Nanterre
Echange, prix et monnaie dans le 1er chapitre du livre II de «Della moneta»
Dans ce chapitre Galiani étudie quatre systèmes fictifs d’échanges, chacun étant une solution des difficultés du système antérieur. L’objectif de cet article est d’en montrer l’intérêt d’un double point de vue, historique et théorique. Le premier consiste en la modification radicale de la notion de monnaie, qui ne sera plus un objet politique soumis à la volonté du « prince » mais un objet économique réglé par la loi de la valeur. Sur le plan théorique ce chapitre est remarquable : Galiani privilégie la fonction de moyen d’échange, la seule qui soit spécifique de la monnaie, conçue comme une condition nécessaire de l’équilibre, et met au centre de son analyse l’émission du moyen de paiement, généralement négligée dans la théorie académique.
Guy BENSIMON - Université de Grenoble
Sur la possibilité d’une théorie de la valeur intégrant la hiérarchie sociale et la monnaie chez Galiani
La théorie de la valeur de Galiani est généralement interprétée dans le cadre de l’opposition entre théorie de l’utilité et théorie de la valeur-travail, parfois dans le cadre de l’opposition entre théorie de la valeur et théorie de la monnaie. Ces cadres d’interprétation ne paraissent pas pertinents pour capturer toutes les subtilités introduites par Galiani, relatives d’une part au rôle de la hiérarchie sociale dans la détermination de la valeur, et d’autre part à l’ouverture possible de la théorie de la valeur aux relations monétaires qui découlent de sa théorie de la monnaie, et notamment aux relations véhiculées par la seule monnaie de compte. C’est à l’analyse de ces subtilités dans la théorie de la valeur de Galiani qu’est consacrée la communication, ainsi qu’aux conséquences que l’on peut en tirer.
Cecilia CARNINO - Université de Turin
Lusso, economia e politica nella riflessione di Ferdinando Galiani
Il mio intervento mira a indagare il nesso economia-politica nella riflessione di Ferdinando Galiani, focalizzandosi sulla questione specifica del lusso, tema cruciale per cogliere l’interazione tra elementi economici, politici, sociali e filosofici. In tale prospettiva la finalità dell’intervento è duplice. 1) In primo luogo esso si focalizzerà sul piano della teoria economica e si evidenzierà come, nel quadro del modello di crescita economica e sociale basato sull’allargamento del commercio internazionale avanzato dal gruppo raccolto intorno a Celestino Galiani e a Bartolomeo Intieri, Ferdinando Galiani affrontò il tema del lusso a partire da un’analisi sulla moneta e sulla nozione di utilità, nell’ambito di una visione dello sviluppo commerciale concepita come parallela alla teoria del valore. 2) Il secondo obiettivo è chiarire il valore fortemente politico di questa riflessione economica sul lusso. Da un lato, Galiani riconobbe nel lusso un fattore cruciale di mobilità sociale, particolarmente importante in una realtà fortemente immobile e stratificata come quella napoletana dell’epoca. Dall’altro la riflessione sul lusso confluì direttamente nella battaglia contro la giurisdizione feudale, nel quadro anche della nuova azione portata avanti dal riformismo borbonico, tesa a riaffermare il potere dello stato e a spezzare il circolo vizioso del parassitismo feudale. In particolare, attraverso l’associazione tra lusso improduttivo e nobiltà feudale, Galiani articolò un duro discorso di critica al baronaggio feudale e di messa in discussione del suo ruolo economico, politico e sociale.
Lilia COSTABILE - Université de Naples Federico II
The value and security of money. Metallic and fiduciary media in Ferdinando Galiani's «Della Moneta»
This article proposes a new interpretative framework for Galiani’s monetary theory. The main argument is that, adopting “the methodology of successive approximations” (correctly attributed to him by Luigi Einaudi), Galiani investigated the theoretical foundations of the two archetypal moneys, metallic money and paper money. On these foundations, he developed the model of a complex monetary economy based on the coexistence of a metallic and a fiduciary circulation. The article also illustrates how the experience of the “public banks” of Naples inspired his analysis, thus shedding new light on the theoretical and institutional richness of his monetary thought.
Ludovic DESMEDT - Université de Bourgogne
Monnaie, crédit et développement de Naples à l'Ecosse : les apports de Galiani, Hume et Steuart
Bien que contemporains, Ferdinando Galiani, David Hume et James Steuart ont développé des visions diverses sur le pouvoir du crédit et des banques. Les nuances dans leurs analyses tiennent, semble-t-il, au
contexte d'élaboration de leurs oeuvres respectives : les expériences napolitaines et écossaises sécrètent des positions doctrinales spécifiques. A partir des écrits de ces trois figures majeures du débat sur la monnaie au milieu du XVIIIe, nous exposerons les principaux thèmes qui les opposent ou les réunissent.
Nicola GIOCOLI - Université de Pise
Value and interest in Ferdinando Galiani’s «Della Moneta»
Two of the major theoretical contributions by Ferdinando Galiani are his theory of value and his theory of interest, to be found in the 1751 Della Moneta. However, everything is settled as far as the interpretation of these two theories is concerned. In both cases Galiani’s exposition is unusually ambiguous and sometimes even dangerously close to outright inconsistency. Consider the theory of value. The logical robustness of such a theory seems to be questionable because a few pages after having defined value as a relative, subjective notion, Galiani states that “labor” is the only source of value and the only factor of production. This statement has puzzled the historians because of the ambiguity of the term 'labor'. Consider now the theory of interest. Despite the considerable attention dedicated in the past 150 years to this aspect of the Della Moneta, there is no consensus among the historians as to what specific explanation of the interest Galiani actually had. Exception being made of the explanations based upon the physical productivity of investments, the suggested interpretations of Galiani’s thought cover almost the whole spectrum: from abstinence to liquidity preference, from risk premium to the loanable funds approach. The goal of this paper is to contribute to a solution of these two puzzles. My method will be entirely analytical and based upon a punctual, almost word-by-word, reconstruction of the statements on value and interest contained in the Della Moneta.
Giovanni LEPORE - Université de Brescia
La riflessione di Ferdinando Galiani in materia di popolazione
Come ha osservato Robbins, non è possibile discutere il modello di sviluppo propugnato dagli economisti classici senza prendere in considerazione la loro teoria della popolazione: significherebbe ometterne l’elemento essenziale. La tesi di Robbins rimarrebbe valida anche nel caso in cui venisse riferita agli economisti del Mezzogiorno d’Italia della seconda metà del Settecento, con la differenza che nel pensiero di
questi autori, al contrario di ciò che avviene in Malthus, la crescita della popolazione non è un limite, bensì un fattore imprescindibile di sviluppo. Sotto l’aspetto storiografico, la posizione popolazionista di Ferdinando Galiani presenta un duplice motivo d’interesse. In primo luogo, essa si rivela come una delle più teoricamente avanzate nel quadro della cosiddetta ‘Scuola napoletana’ di Economia. In secondo luogo, essa si configura come elemento di continuità tra due opere – Della Moneta (1751) e Dialogues sur le commerce des bleds (1770) – che la letteratura critica ha in molti casi giudicato contrapposte dal punto di vista analitico-metodologico. Nonostante ciò, la riflessione di Galiani in materia di popolazione è stata piuttosto trascurata dagli studiosi delle idee economiche: ad essa è stato dedicato un unico (peraltro pregevole) studio specifico, nel quale l’analisi è per di più circoscritta ai soli Dialogues (Porta, 1987). Il presente studio, analizzando un’ampia mole di scritti dell’Autore, si propone di ricostruire in modo approfondito tale riflessione.
Agustín MACKINLAY - European University de Barcelone
Ferdinando Galiani and the «Institutional Theory» of Credit Markets
Book V of Della Moneta ("Del frutto della moneta") contains what is arguably the most potent formulation of the “institutional theory of credit markets” ever written: “non è stata la sola abondanzza de'metalli preziosi che ha sbassate e quase estinte le usure da due secoli in qua; ma principalmente la dolcezza del governo quasi in ogni regno goduta. Sieno le liti brevi, la guistizia certa, molta industria ne' popoli, e parsimonia, e saranno tutti i ricchi inclinati a prestare. Là dove è folla di offerenti, non possono esser dure le condizioni dell'offerta”. In this unduly neglected passage, Galiani makes a clear distinction between money and credit; furthermore, he states that the quality of the judiciary is a key determinant of the supply of credit. We trace the origins of that remarkable idea to the works of François Bernier, Trenchard and Gordon, and Montesquieu. We then discuss it in the context of other Eighteenth-century writings: Histoire des deux Indes, The Wealth of Nations and Achille-Nicolas Isnard’s Traité des Richesses (1781), a work that clearly shows Galiani’s influence.
Eyüp ÖZVEREN, Seven AĞIR, Çinla AKDERE - Middle East Technical University, Ankara
Text, Intertext, and Context in the Making of «Dialogues sur le Commerce des Blés»: Ferdinando Galiani Revisited in Company of Ibn Khaldun and Fernand Braudel
The purpose of this exercise in history of economic thought is manifold. We will start off with a discussion of the text, Dialogues sur le Commerce des Blés, by recourse to an against-the-grain reading. We want to see what is original in it and what repeats of the preceding tradition albeit with a difference. We have in mind as a tacit comparative reference-point Adam Smith’s Wealth of Nations where new wine was put in old bottles as far as the relationship between form and content is concerned. In addition, we will explore how Galiani served Braudel to develop and illustrate his three-partite schema the origins of which exist in his The Mediterranean. In the second part of this proposed paper we will dwell upon an explicit comparison and contrast with the Muqaddimah of Ibn Khaldun (1332-1406), the North African philosopher and social scientist. In this section we want to trace the similarity of some concerns and ideas, that is intertextualities. The point we want to drive home forcefully is the embeddedness of two texts in a wider Mediterranean historical context. The third section will elaborate this contextuality of the above depicted intellectual affinity. Here we will address the intellectual and practical question of grain-provisioning as experienced in the early modern Mediterranean world with specific reference to Habsburg Spain and the Ottoman Empire. The conclusion of the paper will relate the intellectual heritages of Khaldun, Galiani and Fernand Braudel, deeply rooted in the Mediterranean tradition.
Maria Pia PAGANELLI - Trinity University, San Antonio
Galiani and Smith on Money
Galiani’s analysis of money is stronger rejection of a rationalist and pan-juridical view of society and politics than Adam Smith’s. While Galiani does not offer an analysis of free banking like Smith does, for Galiani, much more explicitly than for Smith, money is a symptom of the limited knowledge of human beings and of their inability to create a functioning social order. Money, like any functioning order, is a too complex a phenomena to be understood and directed by one, or many. Attempts to substitute the natural order that generated money are attempts to substitute mankind to divine providence. For Galiani, again much more than for Smith, attempts to actively improve the human condition, disregarding the divine order of things, are bound to fail, and to reach the opposite results.
Rosario PATALANO - Université de Naples Federico II
Ferdinando Galiani’s «Dialogues» and Geoeconomics of Grain Trade in the Late Eighteenth Century
Grain was a strategic resource in pre-industrial societies, for importance it had the same role that today is played by energy resources. By the early 1760s, Physiocrats' arguments for liberalization and deregulation of the grain trade had huge impact in intellectual and court circles, dominating discussions of concrete issues of economic policy. So, two laws enacted in 1762 and 1764 abolished virtually all restrictions on trade in grain. The implementation of policy of liberalization caused a lot of controversy. Ferdinando Galiani’s Dialogues sur le commerce des bleds (1770), summarize cleverly different opinions on the grain trade and offer, at the same time, an alternative scientific solution to Physiocrats' arguments. From Galiani’s analysis emerges a particular view, that we can call geo-economic, in which the availability of grain, caused by different characteristics of weather, morphology and geographic position, becomes the essential factors on which the development policies must be based. This paper examines the geo-economic debate on the grain trade, that precedes and follows the issue of Dialogues, highlighting philosophical background, particularly the opposed influences of Giambattista Vico’s historicism and pre-Enlightenment and rationalism of Bartolomeo Intieri’s intellectual circle.
Francesco POGGI - Université de Pise
La teoria del comportamento del consumatore : F. Galiani precursore di V. Pareto ?
Il contributo in proposta vuole approfondire il legame tra i due autori. Nel trattato Della Moneta, Galiani espone i concetti basilari della teoria soggettiva del valore e dello scambio, già presenti in alcuni suoi predecessori italiani come Davanzati e Montanari. Utilità e rarità. Ma è quando il valore diviene una qualità legata alle scelte dei soggetti economici che il contributo di Galiani assume rilevanza come precursore del marginalismo. Il passaggio fondamentale consiste nel legare utilità e rarità ai bisogni degli individui. Galiani cercherà infatti di studiare il comportamento in termini di scelta e di composizione della Domanda. Pareto a sua volta tenderà a ignorare le premesse psicologiche e a concentrare l’attenzione sul fatto empirico della scelta. Modello del consumatore,
curve di indifferenza, scala preferenze, saggio di sostituzione, ofelimità, misurabilità dell’utile e utilità ordinale. Quanto è debitore Pareto delle intuizioni di Galiani? Confronteremo il Della moneta di Galiani del 1751 con le due fasi del pensiero paretiano, legata la prima al Cours d’économie politique del 1896-97 e la seconda al Manuale di economia politica del 1906.
Anna Maria RAO - Université de Naples Federico II
Galiani e il commercio col Turco
Nel mio contributo cercherò di inquadrare le posizioni di Galiani a proposito delle relazioni commerciali del Regno di Napoli con l’Impero ottomano nell’ambito della più generale politica mediterranea perseguita dalla monarchia borbonica fin dagli anni Quaranta, quando venne stipulato quel trattato con la Porta al quale molto l’abate avrebbe fatto positivo riferimento, al contrario che per altri trattati («Trattati col Turco e col Papa, potenze deboli e disordinate. Con altri non Trattati»). Oltre e più che al breve e noto Piano del modo come si potrebbe condurre a buon fine la negoziazione per conseguire dalla Porta ottomana la libera navigazione nel Mar Nero ai bastimenti mercantili delle due Sicilie, dell’agosto 1784, farò riferimento ad alcune consulte del Supremo Magistrato di Commercio degli anni Settanta, firmate anche da Galiani, che appaiono particolarmente significative dei tentativi del governo napoletano e dei suoi collaboratori di perseguire una politica diplomatica e commerciale autonoma rispetto alle grandi potenze “commercianti”, e altrettanto spregiudicata. Messe a confronto con altri suoi testi, manoscritti e a stampa, le posizioni di Galiani appaiono ispirate non solo, come si è affermato, da scettico realismo, ma anche e soprattutto da una
straordinaria capacità di coniugare politica e economia, teoria e prassi amministrativa. Questione cruciale nelle sue argomentazioni è quella del rapporto non solo e non tanto fra Stato, giurisdizioni e mercato, ma anche e soprattutto quella del rapporto tra “fede” (pubblica e privata) e commercio.
Joël Thomas RAVIX - Université de Nice, Sophia Antipolis
Entre Arlequin et Machiavel : Galiani économiste baroque ?
L’objet de cette communication est de montrer que la démarche méthodologique de Galiani présente deux traits caractéristiques relevant d’une esthétique baroque. D’une part, elle repose sur une conception cyclique de l’histoire, qui prend la forme d’une spirale baroque pour ouvrir de nouveaux effets de perspective permettant de relativiser la pertinence des expériences du passé. D’autre part, elle s’accompagne d’un refus de l’universalité qui conduit Galiani à établir une distinction entre deux démarches : celle des « métaphysiciens », dont le travail s’apparente à une mosaïque, et celle des « poètes », dont le travail est fait d’une seule pièce. Si le travail du métaphysicien, auquel adhère Galiani, rappelle inévitablement le costume bigarré d’Arlequin, mais aussi le désordre apparent des motifs baroques, c’est parmi les poètes qu’il range les physiocrates parce qu’ils procèdent à des généralisations réductrices des phénomènes qu’ils veulent expliquer. Ainsi, en jouant sur des singularités, des effets de contraste et sur des paradoxes, les analyses de Galiani viennent s’inscrire au sein d’un moment baroque de l’économie politique, à la charnière entre la pensée mercantiliste et la pensée classique.
Francesco RUVOLO
Bartolomeo Intieri e Galiani, tra economia, ingegneria e scienze
Il contributo analizza - con nuova documentazione - il rapporto tra Bartolomeo Intieri (e la cerchia napoletana dell'Accademia delle Scienze) e il giovanissimo Ferdinando Galiani. Si ricostruisce il contesto intellettuale e culturale, con il portato innovativo del substrato imprenditoriale che arricchì l'Intieri partendo dallo studio di un poco conosciuto Nuova invenzione di fabbricare Molini a vento, pubblicato a Napoli nel 1716. Si è realizzato un censimento delle prime edizioni di Bartolomeo Intieri nei primi decenni del XVIII secolo interessato alla conoscenza scientifica e matematica, ma anche all'innovazione tecnologica nell'economia del Regno di Napoli. Arricchisce il presente contributo un'articolata tabella prosopografica con i contatti epistolari, accademici e intellettuali dell'Intieri, sia napoletani che extra Regno.
Maria SIRAGO
Le rôle de Ferdinando Galiani à la signature du Traité de commerce entre la Russie et le Royaume des Deux-Siciles (1787)
Depuis l'arrivée de Carlo (1734) dans la marine marchande Royaume de Naples qui a été augmenté du 1780 avec voyages organisés dans les Amériques et dans la Baltique. Le principal intérêt a été comparé au commerce avec la Russie, à la fois de la mer Baltique à la mer Noire dans ce contexte que Ferdinando Galiani, bien connu par l'impératrice Catherine (qui avait fait traduire en russe en 1776 son « Dialogue sur le commerce des céréales ») était interlocuteur valable dans les négociations avec la Russie, conclu avec le traité de commerce signé en 1787.
Arnault SKORNICKI - Université Paris Ouest Nanterre
Diplomatie et critique de l’économie politique chez l’abbé Galiani (années 1760-1770)
Dans la perspective d’une histoire sociale de la pensée économique et politique, on se proposera, dans cette communication, de reconsidérer le « retournement » théorique de Galiani sur la question du commerce des grains à la lumière de son rôle doublement politique et littéraire. Celui-ci se manifeste dans son investissement mondain dans les « salons » parisiens, où se mêlaient noblesse, hommes de lettres et diplomates, à distance de la Cour mais aussi dans son prolongement. Le passage de Galiani, en 1768, dans le camp des opposants à « l’édit de liberté » de 1764 ne peut s’expliquer uniquement par des motifs intellectuels, ni par le seul opportunisme politique. Il s’inscrit dans la grande politique européenne et dans l’effort napolitain de desserrer l’étau des Bourbons. Autrement dit, la critique des physiocrates et autres défenseurs de la libre exportation constitue une offensive contre la politique étrangère de Choiseul, qui ne s’y est pas trompé en obtenant le retour forcé de l’abbé sur ses terres d’origine. Outre les sources imprimées (notamment la correspondance), on exploitera notamment les archives relatives à Naples du ministère des Affaires étrangères et aux Archives Nationales. On espère ainsi donner une contribution neuve à la genèse des Dialogues sur le commerce des blés.
Riccardo SOLIANI - Università di Genova
About the anti-physiocratic attitude of Ferdinando Galiani
My paper aims at examining some aspects of Galiani’s criticism to Physiocracy. In order to do so, I try to demonstrate that the philosophy of history of Giambattista Vico is one of the roots of his scientific procedure. The importance of the thought of Vico in the analysis of Galiani had been recalled by Nicolini and Tagliacozzo
and, partly, also by Einaudi and Diaz, but it seems quite put aside in the recent years. Vico’s historicism is far from the rationalism of Physiocrats, and this is an important basis of the criticism of Galiani. In the first part I briefly describe the historical and cultural context where the Dialogues was born, and the structure of the argument. Impossibility of directly applying a theory to all countries and necessity of considering which social groups are advantaged or disadvantaged by different rules appear as the basic issues of the proposals of the Dialogues. In the second part I recall some themes of the first to clear the vision of history and nature of Galiani. There also references to Della Moneta concerning value, “alzamento” and interest are introduced. The comparison with some points of the third New Science of Vico allows us to draw conclusions about the philosophy of history of Galiani and its incompatibility with the physiocratic theories.
Koen STAPELBROEK - Université de Helsinki - Erasmus University Rotterdam
Galiani within eighteenth-century European political thought
Two out of Ferdinando Galiani’s three main works have been studied often by historians of economic thought. The same two works, Della moneta (1751) and the Dialogues sur le commerce des bleds (1770), have also been looked at often by historians who have studied Galiani’s Neapolitan and French contexts, his friends and associates, his personality or character and the reasons why Galiani wrote these books. By comparison, Galiani’s minor works, diplomatic activities and unpublished manuscripts have not received the same degree of attention. Should Galiani’s other works speak for themselves; this would not be a problem. The aim of this paper is to show how Galiani’s main works along with all of his minor writings can be understood, much like the writings of most of his contemporaries, as part of one general project and perspective on the history of European politics and the principles of human sociability and exchange. Once this is recognised, the insight itself can start to function as an instrument for working out more precisely and instructively the content of the arguments developed in Galiani’s main works.
André TIRAN - Université de Lyon
Galiani et les physiocrates : esprit de géométrie, esprit de finesse
Quel est l’enjeu aujourd’hui de la discussion et du débat qui s’est mené à la fin du XVIIIe siècle entre les physiocrates d’une part et ceux qui se sont opposés à leurs analyses, ou qui en ont développé d’autres alternatives ? La question posée est celle de la réaction du peuple face à la complexité des règles proposées pour une réglementation économique libérale. Le peuple est-il doué de la faculté de penser, même si les résistances à la politique voulue par les physiocrates sont considérées comme un refus du rationnel. Il serait faux et injuste de considérer que les physiocrates n’ont pas tenu compte des réalités économiques et qu’ils n’ont pas possédé une certaine connaissance de celle-ci. Il suffit en particulier de citer les articles : « fermiers», « grains ». Cette conception les porte toujours à élaborer un point de vue « au-dessus des parties ». Une des erreurs commises trop souvent dans l’analyse de la critique faite par Galiani des physiocrates, est d’oublier son premier ouvrage De la monnaie, ouvrage dans lequel il a fixé sa conception théorique, en particulier de la valeur et des prix. Dès sa parution, l’ouvrage de F. Galiani est connu en France dans les cercles de la physiocratie. L’inventaire après décès de Vincent de Gournay montre que l’ouvrage figure dans sa bibliothèque. Turgot possédait l’ouvrage de F. Galiani et le cite dans son texte Valeurs et monnaies qui paraît près de vingt ans plus tard, lorsqu’il introduit son concept de « valeur estimative » et de « valeur appréciative ». Au moment où paraît le Della Moneta (1751), Turgot a publié la Deuxième lettre à l’Abbé de Cicé sur le papier monnaie, qui critique les opinions de J. Law mais ne dit rien sur le problème de la valeur qu’il introduira vingt ans après en faisant explicitement référence à F. Galiani. Les nouveaux ouvrages, sont vite connus, commentés, voir traduits comme dans le cas de Pietro Verri et de Cesare Beccaria.
Alessandro TUCCILLO - Université de Naples “L'Orientale”
Commerce et colonies dans le traité « Della moneta »
Cette communication vise à présenter la réflexion de Ferdinando Galiani sur le colonialisme européen. Bien que cet aspect de sa pensée économique et politique n’ait guère attiré l’attention des spécialistes, le traité Della moneta (1751) réserve pourtant une place éminente au rapport entre le développement du commerce européen et l’expansion coloniale de l’époque moderne. L’un des objectifs de notre communication sera de montrer que le traité Della moneta est un texte fondamental pour aborder la question du colonialisme dans la culture italienne des Lumières. Si la réflexion sur les effets de l’expansion coloniale était répandue parmi les lettrés italiens – comme le montre, d’ailleurs, l’ensemble du débat sur la monnaie (Venturi, 1969) –, la contribution de Galiani se distingue par l’ampleur, l’originalité et la finesse de ses arguments. La civilisation du doux commerce, qui aurait permis d’établir un modèle colonial différent par rapport aux violences caractérisant l’époque antique, est dévoilée par Galiani comme une modalité d’expansion qui, en réalité, ne pouvait pas laisser de côté les aspects les plus féroces de la conquête (guerres, esclavage, exploitation des territoires). Ces aspects sont dénoncés par Galiani qui, à cet égard, se place comme l’une des voix les plus avancées du débat européen du milieu du XVIIIe siècle. Toutefois sa critique ne met en question ni la légitimité ni la portée historique fondamentale de la colonisation pour le bien-être de l’Europe.